Les grosses gifles 2015

L'année 2015, à défaut d'avoir été moralement réconfortante, a été une très bonne année pour la musique et heureusement qu'elle était là pour m'accompagner dans la vie.

C'est peut-être l'année pendant laquelle j'ai écouté le plus de musique de toute mon existence (de 2h à 8h par jour). Ce qui signifie que mes goûts commencent à évoluer même si je reviens toujours à mes amours de jeunesse (rap, soul, funk, sample).

Sans faire un décompte ou un top 50, je voudrais m'exprimer sur ce qui m'a marqué en dehors de Hiatus Kaiyote déjà chroniqué.

L'album de Benjamin Clémentine a tout de suite placé la barre très haut. Sa voix, son charisme, son piano, ses mélodies restent dans la tête et dans le coeur.

Grâce à Fela je me suis mis à écouter de l'Afro Beat et par extension de la musique africaine. Les compilations African All Stars et Hot Casa Records Vol.1 ont été des bons tremplins pour avoir un panorama d'artistes à suivre, pour mieux appréhender les sous-genres (tel que l'éthio-jazz de Mulatu Astatke) et m'ont permis de tomber sur les pépites que sont le titre Sanza Tristesse de Francis Bebey et Moh Kouyaté.

L'opus de Moh Kouyaté, intitulé Lundo(un jour), m'a procuré beaucoup de plaisir. Le concert diffusé sur ARTE Concert a confirmé que ce monsieur a beaucoup de talent, j'ai été agréablement surpris lorsqu'il a invité une violoncelliste sur scène pour nous proposer un très beau duo.

Puis il y a eu la révélation Brittany Howard et son groupe Alabama Shakes. Cette dame est un personnage haut en couleur avec une voix impressionnante, à la fois douce et forte. L'album Sound & Color, à la frontière du rock, de la soul, du blues est une vraie réussite.

Je ne pourrai pas tous les citer mais, entre autres, j'ai apprécié écouter et réécouter la soul d'Idesia. Saun & Starr accompagnées des Dap-Kings nous ont livrés des titres gaies et entraînant. L'afro-funk du collectif brésilien Bixiga70, le blues/folk de Gary Clark Jr, la soul/pop d'Emily King. Sans oublier Courtney Barnett et ses textes si bien écrits, drôles et personnels. Mais également les compositions très imagées et envoûtantes (à la manière d'une musique de film) de Ludovico Einaudi. Et Margaret Glaspy, mon dernier coup de coeur de l'année : elle est encore jeune mais déjà plein de talent. Je fonds quand j'entends sa voix adorable.

Dans les déceptions de l'année, la plus grosse est l'EP d'Erykah Badu - But you caint use my phone. Certes, je ne peux pas lui reprocher de vivre avec son temps, avec la musique de son temps. Mais je la considère comme la boussole de la Neo-Soul : elle est capable de porter ce genre à elle toute seule et à l'amener là où elle le souhaite. Malheureusement, avec cet EP, Miss Fatbellybella l'emmène sur des chemins qui ne me plaisent guère. Oui je suis allergique à toute la mouvance amorcée ces dernières années par les Drake, Florida et cie. C'est musicalement inaudible, pour ne pas utiliser un autre terme, et le rap est pauvre.

Il y a des lacunes que je tenterai de combler en 2016 : je m'engage à écouter plus de reggae, plus de chanson française, plus de musique d'ailleurs, de partout. Car je suis certain que la vérité est ailleurs, que la plus grosse gifle que je vais prendre : c'est la prochaine.

En 2015, le monde de la musique, et la culture en général, a été brutalement attaqué par des barbares qui ont tué des personnes innocentes qui voulaient juste profiter de la vie, s'amuser, se faire plaisir.

Pour toutes ces personnes, continuons à écouter de la musique aujourd'hui, demain, toujours.

Peace.

PS : retrouvez les artistes dont je vous ai parlé sur ma playlist qui regroupe mes coups de cœur 2015.